Pour la toute première fois, un évènement « Festi-foot » sera organisé dans un stade. Celui du Standard, en l’occurrence. Une occasion unique pour l’ACFF de faire connaître son projet destiné aux enfants de moins de six ans.
« C’est une activité hors du commun, la première fois que l’on voit quelque chose de la sorte en Belgique » nous lance d’emblée Pascal Croughs, le responsable global et initiateur du projet « Festi-foot », quelques minutes après la conférence de presse d’Ivan Leko préfaçant la réception de Saint-Trond, samedi soir (18h15). Le décor est jeté.
Alors Festi-foot, qu’est-ce que c’est, et quel sera cet événement unique en Belgique ? Pendant la mi-temps du match entre le Standard de Liège et Saint-Trond, 46 enfants issus de six clubs partenaires du Matricule 16 (Sprimont, Franchimont, Manage, Ciney, Sart-Tilman, Burdinne) vont se retrouver sur la pelouse de Sclessin.
Festi-Foot : le football pour les moins de six ans, dans l’amusement et sans compétition
Ces enfants, ce sont des U6. Ils sont donc en troisième maternelle, voire en première primaire. « L’activité se déroule en deux contre deux. Le terrain mesure 12 mètres sur 18. L’idée est de sociabiliser les enfants et de les mélanger avec les enfants des autres clubs. Ils ne joueront donc pas avec leurs partenaires habituels. Cela évite les soucis autour du terrain, l’envie de gagner le match coûte que coûte. À cet âge-là, les enfants doivent penser à autre chose qu’au résultat. »
Ce projet, il a vu le jour pour la toute première fois au début de la saison 2017-2018, dans les différents clubs amateurs du sud du pays. Depuis la saison suivante, 2018-2019, les clubs labellisés par l’ACFF sont dans l’obligation d’organiser des Festi-Foot régulièrement. « Certains clubs non labellisés se prêtent aussi au jeu » ajoute Pascal Croughs. C’est donc la toute première fois que l’évènement aura lieu dans un stade. « Le Standard est le plus grand club wallon, c’est une belle vitrine pour les enfants et pour tout le monde. »
Permettre à tous les enfants de toucher un nombre équivalent de ballons »
Le format, il est donc particulier. Des matchs de quelques minutes, divisés en rencontres de plusieurs dizaines de secondes, en deux contre deux. Les buts ne sont pas comptés, il n’y a pas de gardien, mais bien un ballon magique, mis en jeu par l’animateur lorsque le ballon est perdu trop vite au terme de la première action, ou si un but est rapidement marqué. Le but est de s’amuser, tout simplement.
« Ce format permet à tout le monde de toucher un nombre de ballons équivalent. En cinq contre cinq, un enfant plus doué que les autres pourrait monopoliser le ballon et tout faire seul. Un ballon magique est aussi introduit pendant les vagues de quatre à cinq minutes pour créer davantage de jeu. »
« Entre ces vagues de quatre à cinq minutes, il y a des défis sportifs. L’ACFF a créé un cahier d’exercices, qui regroupe environ 37 défis. Ce sont les formateurs qui choisissent les défis, pour créer aussi de l’animation entre les matchs. Ces événements ont un engouement impressionnant. »
La formation belge est reconnue chez nos voisins
Une méthode qui fonctionne, visiblement. La formation de l’association des clubs francophones est de qualité, à en croire les avis du voisinage. En France, en Allemagne, en Italie, la formation belge est observée, et la méthode Festi-Foot retient l’attention.
« Nous avons l’une des meilleures formations d’Europe. Des clubs italiens, français, et même le Borussia Dortmund suivent notre travail et s’en inspirent. Ils sont très enthousiasmés. Si les clubs suivent parfaitement le plan de l’ACFF jusqu’au football à 11 contre 11, les jeunes seront très bien formés. Le problème est que les clubs nous appellent souvent pour faire les Festi-foot à 5 contre 5, ce n’est pas le but. Dans le football moderne, on veut généralement aller beaucoup trop vite » poursuit Pascal Croughs.
On a beaucoup de déchet par rapport aux autres nations »
« Au plus haut niveau, notre plus gros souci n’est physique, mais c’est qu’il y a beaucoup de déchet par rapport aux autres nations. On a beaucoup travaillé sur le physique et la tactique, mais la base du football est le plus important. Savoir faire le bon contrôle, la bonne passe, orienter le jeu. Nous avons encore beaucoup de travail de ce point de vue. À six ans, il est trop tôt pour apprendre le physique et la tactique. Apprendre aux enfants à connaître leur corps est donc une bonne chose. »
Voilà donc un beau projet mis en place, quel l’ACFF espère naturellement faire connaître davantage dans un futur proche. « Nous sommes les seuls en Europe à proposer ce format de jeu » a conclu Pascal Croughs. Peut-être que des parents conquis pendant la mi-temps de Standard – STVV se renseigneront pour y inscrire leur enfant ?