En une saison, Ronny Deila a transformé le Standard. Moribonds 14e la saison dernière, les Rouches sont à la lutte pour une place en Europe cette saison. Une transformation dans laquelle le coach norvégien a joué un grand rôle. Mais les ambitions ne s’arrêtent pas là. « Se battre pour l’Europe c’est un objectif réaliste, le titre, c’est un rêve« , annonce le Norvégien.
Pour revenir sur ses premiers pas, son avenir et la méthode Deila, il a accordé un entretien de plus d’une heure à Pascal Scimè au Sports Bar Odds, situé à quelques centaines de mètres du centre d’entraînement des Liégeois. Un endroit pas anodin puisque Odds, c’est le premier club professionnel où Ronny Deila a joué en Norvège. Depuis son arrivée, il a donc vu cet endroit comme un signe et y a pris ses habitudes.
Cité à Bruges, Deila pourrait donc déjà plier bagage et quitter les bords de Meuse la saison prochaine selon certaines rumeurs. Il reste deux années de contrat à l’ancien défenseur. Sa clause de départ serait à hauteur de 2 millions, mais ça, « c’est entre moi et le club » rigole Ronny Deila.
Pour lui, l’intérêt d’autres équipes révèle le bon travail accompli cette saison, comme il l’a déjà expliqué à plusieurs reprises. Et il se tient une nouvelle fois à ce discours : « Quand on parle de vous, c’est une chose positive. Et ce n’est pas seulement moi, c’est aussi le staff, les joueurs. Ça veut dire qu’on fait quelque chose de bien. Le Standard a aussi tiré le meilleur de moi-même« .
Car au Standard, Deila se sent bien et sa volonté n’est pas de partir à tout prix. Sa connexion avec les gens au club est d’ailleurs bonne. « Je profite vraiment tous les jours. Donc si je dois partir, c’est pour passer à un niveau supérieur. Et c’est difficile à trouver« , souligne le coach.
« Evidemment, j’ai un contrat. Mais dans mon esprit, je pense à être ici et à la façon dont on peut développer ce club pour qu’il devienne le plus grand. Et c’est possible, mais la question est de savoir combien de temps il faut pour cela. Pour le moment, tout est positif, mais si vous ne continuez pas à être performant et à vous améliorer, tout peut basculer très vite en football. Donc vous devez aussi penser à ce qui est le meilleur pour vous et votre carrière« .
Standard champion ? D’abord l’Europe et des progrès continus
L’important pour Deila, c’est le projet mais surtout, d’avoir les moyens de ses ambitions : « Si on me demande des choses qu’il n’est pas possible de réaliser, alors je perds de l’intérêt. Je sais que si tu travailles bien dans le temps, avec constance, tu peux accomplir de grandes choses. Je l’ai déjà fait à Stromgodset. Nous n’avions rien et nous avons été champions après six ans. Mais ça a pris six ans. On est plus avancé au Standard donc ça ne prendra pas six ans mais vous avez moins le temps dans des clubs comme le Standard« .
La comparaison avec le club norvégien avec lequel il a été champion en 2013 après avoir remporté la Coupe en 2010 souligne une grande ligne du discours de Deila, l’amélioration continue. « Les résultats doivent s’améliorer, vous devez voir des progrès dans tout ce que vous faites et si vous perdez vos joueurs tous les ans, ce n’est pas possible. Vous devez avoir de la constance« .
Une ligne directrice et de la stabilité, c’est ce qui semble manquer au Standard depuis plusieurs saisons. S’il est satisfait de sa première saison chez les Rouches, Deila veut « passer au niveau supérieur » avec un mix entre jeunesse et joueurs confirmés.
Avec le titre comme objectif ? « Il faut un rêve et un grand objectif mais il faut aussi être réaliste« , tempère Deila. « Je pense que se battre pour l’Europe est un objectif plus réaliste, mais gagner, tout est possible, mais c’est plutôt un rêve« , précise le coach norvégien. Un rêve qu’il pense tout de même pouvoir atteindre en Cité Ardente : « Nous avons un avantage incroyable comparé à de nombreux autres clubs. Quand on parle d’histoire, de supporters, de la passion dans cette ville, le stade, l’atmosphère. Les installations sont très bonnes. On a une base solide sur laquelle on peut s’appuyer« .
Les fondations sont là et il faut désormais passer à la vitesse supérieure car le Norvégien a l’impression d’avoir tiré le meilleur de ses joueurs et de son staff cette saison et que « vous ne pouvez pas tromper les supporters« .
Recherche 9 désespérément
Car Ronny Deila le sait, le noyau risque d’être trop court pour jouer le titre. Les finances du club s’assainissent mais ne devraient pas encore permettre d’aller chercher des joueurs capables de se battre pour jouer la tête du championnat : « Dans la situation financière dans laquelle nous sommes, je ne pense pas qu’on puisse amener ce genre de joueurs« . Malgré tout, Deila sait ce dont il a besoin et il aimerait amener des profils différents pour avoir plus de possibilités tactiques : « Je pense que nous avons trop de joueurs similaires dans le onze de départ et dans l’équipe. Nous avons besoin de plus de vitesse, en particulier à l’avant, notamment sur les ailes« .
Et là où le bât blesse le plus, c’est dans le rectangle adversaire où le Standard peine à trouver un numéro 9 prolifique malgré la présence d’Emond, Perica et Ohio dans le noyau : « Il n’y a pas de vrai buteur. Philip commence à marquer plus mais il faut un joueur qui marque des buts dans une équipe. Nous n’avons pas le meilleur buteur de la ligue donc nous avons besoin de beaucoup de joueurs qui marquent« , regrette l’entraîneur du Standard.
Ronny Deila sera-t-il encore au Standard la saison prochaine ? Entre les lignes on peut lire qu’il se plaît à Sclessin et que si le club continue d’évoluer positivement, il ne se voit pas partir. Les difficultés financières du club pourraient être un frein car pour passer un cap, Deila a besoin d’amener de nouveaux joueurs à certains postes. Les prochains mois seront donc capitaux et une qualification en Coupe d’Europe pourrait bien rapprocher le coach norvégien d’une nouvelle saison sur le petit banc rouche.
Comme déjà dit précédemment, on sera vite fixé sur les ambitions des patrons. Quand tu as un tel pilote, il faut apporter des chevaux dans le moteur pour passer un palier. Sinon, le pilote change d’écurie…..
Cet article confirme ce qu’on présentait. Deila restera à condition que la direction mette un minimum de moyens pour atteindre des objectifs ambitieux.
Ce qui est d’une logique implacable !!!