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Rétro 2024 – Inquiétude en coulisses, surprenant sur le terrain : on dresse le bilan du Standard

L’année 2024 aura vu le Standard passer toutes les émotions. Des Playoffs 2 cataclysmiques, une refonte de l’effectif durant l’été et une nouvelle approche, pragmatique voire littéralement défensive, pour tenter de suivre le train des meilleurs en Pro League. Tout cela sur fond d’incertitude latente concernant les finances du club, qui devrait être racheté en 2025. Malgré les tempêtes, le Standard subsiste, car les grands clubs ne meurent jamais.

La note pour 2024 : 5/10

Bilan : 9e place en championnat. Un Standard fidèle à lui-même : capable du meilleur et du pire, parfois dans la même rencontre. Des victoires valeureuses dans les gros matchs à domicile (Club Bruges, Charleroi), d’autres prestations indigentes une fois la pression retombée. Le Standard a parfois vu sa bonne organisation (9 clean sheets) voler en éclat, mais a pu s’en remettre à un attaquant précieux pour prendre les points nécessaires. Compte tenu du contexte financier particulièrement inquiétant, le fait de voir le Standard en vie à la fin de cette année 2024 est une performance en soi. Après avoir livré des Playoffs 2 gênants, sans la moindre victoire (5 nuls, 5 défaites), le matricule 16 a tiré le meilleur parti de son été mouvementé en coulisses. En naviguant à équidistance des berges des Playoffs 1 et des playdowns (5 points des deux côtés), les Liégeois déjouent les pronostics qui les envoyaient au casse-pipe. Ivan Leko a réussi à former un bloc solidaire capable de verrouiller une rencontre, à défaut de posséder des talents capables d’en décider de l’issue.

Les 3 tops

1. Andi Zeqiri : Monsieur 50%. Il a inscrit 6 des 12 buts de la plus mauvaise (et de loin !) attaque de Pro League. Pratiquement toutes ses actions décisives ont rapporté des points et son duo avec Eckert Ayensa a laissé entrevoir des choses prometteuses. Les Liégeois ont inclus une clause d’option d’achat qu’ils seraient bien inspirés de lever si le joueur, redevenu international entre-temps, venait à continuer sur sa lancée.

2. Ilay Camara : Dans un mercato qui ne compte, à part David Bates, que des prêts, le risque de mauvaise pioche est accru. Mais le Standard a flairé le bon coup avec Ilay Camara. L’ancien du RWDM, formé à Anderlecht, est venu à Liège avec une grande envie. Son activité incessante sur le flanc en fait un indispensable d’Ivan Leko. Qu’il faudra donc sécuriser, au même titre que Zeqiri. Une clause d’option d’achat à 2 millions d’euros a été fixée.

3. Ivan Leko : Le Croate jouait gros pour son retour en Belgique après que son nom a été cité dans le dossier Mains Propres. Il a d’abord serré la vis à son arrivée, a failli se résigner lors des PO2, mais il tire aujourd’hui le meilleur de ses joueurs vu les qualités présentes. Via un jeu pragmatique, plutôt ennuyeux, et à tout le moins défensif, mais qui rapporte des points. Il n’hésite pas à descendre publiquement les éléments qu’il ne considère pas au niveau (Lucas Noubi en a notamment fait les frais). Mais cette formule qui inspire un mélange de respect et de crainte a fait ses preuves. Difficile d’exiger un meilleur bilan sportif que le sien vu la concurrence en Pro League. A voir comment le groupe répondra à l’avenir à ce coaching singulier.

Les 3 flops

1. L’imbroglio Bodart – Epolo : Le Standard avait profité de Playoffs 2 sans pression pour lancer Matthieu Epolo, puisqu’il était entendu qu’Arnaud Bodart allait partir. Le ‘neveu de’ a tout tenté pour quitter Sclessin mais personne n’a consenti à offrir la somme espérée par le club. L’échange fantasmé avec Anthony Moris n’ayant pas non plus abouti, Bodart s’est retrouvé à l’écart du groupe. Une situation d’autant plus fâcheuse qu’il incarnait une forme de continuité dans un Standard en mouvement perpétuel. Deuxième problème : Matthieu Epolo, en qui la direction avait remis sa foi, a accumulé les erreurs, au point de relancer son concurrent. Mais voilà aujourd’hui Bodart blessé et Epolo numéro un par défaut. Un gâchis.

2. Un trop maigre mercato sortant : Toujours soucieuse de redresser les comptes, la direction liégeoise a chapeauté un dégraissage du noyau cet été. Mais outre la sortie manquée de Bodart, le club a échoué à vendre Nathan Ngoy, dont le transfert à 5 millions d’euros pour Luton Town a capoté. Des salaires pesants comme Stipe Perica et Kostas Laifis ont été libérés mais les ventes de Kawabe, Canak ou Balikwisha n’ont pas entièrement rempli la trésorerie. Périlleuse est la mission de Fergal Harkin, le directeur sportif, qui tente de monnayer des joueurs dont la valeur marchande n’a fait que baisser ces derniers mois.

3. Le déclin du SL16FC : Le Standard avait eu l’immense privilège de pouvoir aligner son équipe réserve en Challenger Pro League, au même titre que Genk, le Club Bruges et Anderlecht. Mais la saison dernière, les Liégeois ont laissé filer leur équipe bis en Division 1 ACFF, afin de ne plus avoir à supporter les coûts qu’engendre une deuxième équipe pro. Pire, le SL16FC végète aujourd’hui au fin fond de la troisième division. Fleuron de la formation à l’échelle nationale il y a encore quelques années, le Standard a perdu sa meilleure vitrine pour exposer les jeunes à moindre risque. Inquiétant pour l’avenir du SL16 Football Campus et, plus globalement, pour la formation en région liégeoise.

Qu’attendre de 2025 ?

Les premiers mois de 2025 pourraient être décisifs pour l’avenir du club. Un nouveau propriétaire est espéré, malgré le ticket d’entrée faramineux qui devrait être déboursé pour remettre le club à flot. On évoque un montant de 100 millions d’euros pour refaire du matricule 16 une entreprise pérenne, débarrassée de ses dettes et ambitieuse sur un plan sportif. Sur le terrain, même si les PO1 ne sont pas mathématiquement hors de portée, il conviendra de concentrer les efforts sur le maintien avant d’ambitionner autre chose.

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