Lors de notre entretien, Tom Saintfiet a insisté sur le fait que Badamosi n’était pas un pur buteur, mais plutôt un joueur utile au collectif, capable de faire jouer ses coéquipiers. Suite de la présentation de la neuvième recrue estivale du Standard, qui devrait arriver en fin de week-end.
Cette semaine, Walfoot.be s’est entretenu avec Tom Saintfiet, l’entraîneur belge globe-trotteur qui a lancé la carrière internationale de Mohamed Badamosi, future recrue du Standard, en Gambie (lire la première partie de notre entretien).
Quart de finaliste de la CAN 2021 avec Badamosi et les Gambiens, pour la première participation de l’histoire du pays, Saintfiet a particulièrement insisté sur un point important du style de jeu de l’attaquant : il ne s’agit pas d’un pur buteur, qu’il faut juger uniquement à ses statistiques, mais bien d’un joueur plus complet, qui peut aussi se rendre utile sur le terrain en ne touchant pas le ballon, mais en créant de l’espace.
Quand il est venu en équipe nationale, il a montré que c’était un homme fantastique »
« Les statistiques, c’est toujours dangereux. Je connais beaucoup de bons joueurs avec de mauvaises statistiques, et vice-versa. Tout dépend de la situation, de l’entraîneur, de l’ambiance du club, de comment le joueur est utilisé… À Courtrai, il n’a pas toujours eu l’occasion de jouer dans son style préférentiel et d’exploiter ses qualités. »
« Mais quand il est venu en équipe nationale, il a montré que c’était un homme fantastique, avec une très bonne mentalité, qui est professionnel et avec lequel je n’ai eu aucun souci disciplinaire en six ans. Il est très agréable, il a beaucoup de respect pour le staff. C’est un joueur important, qui est timide, au début, mais qui prend rapidement l’initiative, avec lequel on peut rire et qui participe à la bonne ambiance. »
Un joueur à associer… ou à laisser seul, et à suivre
Ce qui a plu au Standard, c’est que Mohamed Badamosi est un attaquant bon marché, et polyvalent. Il peut jouer comme seul attaquant de pointe, dans un système à deux buteurs, dans une équipe qui presse, ou qui défend plus bas. Avec, toujours, le même fil conducteur : le Gambien n’est pas le futur Goleador du championnat, mais il pourrait se montrer très utile aux yeux d’Ivan Leko.
« C’est un joueur qui fait vraiment ce que l’entraîneur veut, et qui n’est pas fatigué après 45 minutes. Il peut jouer au centre comme seul attaquant, ou dans un système à deux dans le style Koller – Radzinski de l’époque, à Anderlecht. Il a beaucoup de qualités que peut utiliser un entraîneur. Ce n’est pas le meilleur buteur, ni le meilleur dribbleur, mais c’est un joueur important. »
Un joueur important dans un groupe, que Tom Saintfiet a donc lancé en équipe nationale, en Gambie, à l’âge de seulement 19 ans. Depuis, Badamosi compte déjà 22 sélections, et plusieurs grands moments.
Il était toujours dans ma sélection, parce qu’il a des qualités spéciales »
« Quand je suis arrivé en Gambie en 2018, il était jeune et jouait à FUS Rabat. Il a joué beaucoup de matchs avec moi, et était toujours dans ma liste des 23. Pas toujours titulaire, car il y avait de très bons joueurs, mais dans la sélection, parce qu’il a des qualités spéciales que je pouvais utiliser. Qu’il commence ou qu’il monte, il donne toujours quelque chose. »
« L’année passée, en septembre, il a marqué le but de la qualification à la CAN pour la Gambie, le dernier but contre le Congo Brazaville, deux jours après le séisme au Maroc. On avait passé deux nuits à l’extérieur, sans dormir, tout le monde était sous le choc et on devait accrocher un match nul pour se qualifier. »
« Dans les dernières minutes, Badamosi marque de la tête sur un assist de son ami Musa Barrow (NDLR : Badamosi était déjà à l’assist sur le premier but gambien de Yankuba Minteh, 2-2 score final) et nous qualifie à la CAN pour la deuxième fois. Avec moi, c’était une certitude de la sélection. » Badamosi pourrait donc devenir l’un des nombreux guerriers dont Ivan Leko aura bien besoin, cette saison.