Après une nouvelle désillusion à Sclessin, Dennis Ayensa a été remballé par une T3 frustrée. Pourtant, l’attaquant s’est battu sans relâche, comme d’habitude, et a marqué. Une scène au parfum d’injustice, reflet d’un Standard qui n’y arrive pas et d’un joueur qui ne méritait pas ça.
Les supporters du Standard vivent une saison particulièrement difficile. Sans parler du volet extra-sportif, les performances des hommes d’Ivan Leko n’ont jamais poussé le public à se déplacer en nombre.
Le style de jeu défensif prôné par l’entraîneur croate amène souvent des rencontres dénuées de spectacle, de tirs, de buts. En phase classique, Sclessin répondait tout de même présent, en plus ou moins grand nombre selon l’adversaire, grâce à un classement qui, malgré tout, a un temps permis le rêve d’une participation inespérée aux Champions Play-Offs. Mais dans ces Europe Play-Offs, le stade Maurice Dufrasne ne cesse de se vider.
Sclessin a déjà abandonné le rêve européen
Seuls 7 986 spectateurs ont assisté au partage entre les Rouches et Westerlo, samedi soir. Un triste record révélateur. Oui, les supporters du Standard aiment voir une équipe qui court, qui se bat. Mais quand la qualité sur la pelouse est aussi faible, les intéressés se font de plus en plus rares. Le Matricule 16 a cadré quatre tirs en 90 minutes face aux Campinois : ça n’attire personne, et ce n’est même pas encore le total le plus bas de la saison. Assez loin de là, d’ailleurs.
Si les principaux groupes de supporters, les Ultras Inferno et le PHK 04, sont encore bien présents, le reste du stade semble déjà avoir abandonné tout espoir de ticket européen et ne se déplace plus. Et après le partage concédé dans les dernières minutes face à la bande à Timmy Simons, certains s’en sont pris à leurs joueurs, pour la première fois depuis bien longtemps.
Au coup de sifflet final, alors que la mine était basse chez tout le monde, ce sont Matthieu Epolo et Dennis Ayensa qui se sont rendus au pied de la T3. Le jeune gardien a vécu une saison frustrante lors de laquelle il a reçu sa chance, avant de retourner sur le banc puis de revenir dans le onze, tandis qu’Ayensa a hérité du rôle ingrat de second attaquant (sauf ce samedi où il était aligné aux côtés de Lazare) mais ne cesse de se battre, comme il le peut.
Dennis Ayensa a pris pour les autres, mais il ne méritait pas ça
Souvent attaché à un rôle proche de celui de numéro 10, Ayensa a passé sa saison à décrocher, créer de l’espace, fermer des lignes en perte de balle, et à courir. Énormément courir. Pour lui, chaque but est un soulagement et une juste récompense, en témoigne sa célébration après son ouverture du score, où il est allé se jeter dans les bras d’Ivan Leko.
Pourtant, au pied de la T3, les deux hommes ont été remballés. Ce n’est pas spécialement eux que visait la colère des supporters, mais ce sont eux qui ont pris pour le reste du groupe. Un traitement qui peut paraître injuste tant la mentalité d’Epolo est irréprochable et la débauche d’énergie d’Ayensa est importante, semaine après semaine. Le Germano-espagnol n’est pas le plus doué, mais on ne pourra jamais lui reprocher de ne pas se battre. Mais ces supporters du Standard, après une saison si fatigante sur le plan émotionnel, peuvent aussi être compris.
« Bien sûr, c’est normal qu’ils ne soient pas contents du résultat. J’ai essayé de leur parler, mais ils étaient très frustrés. Nous avons une jeune équipe et il est normal que nous fassions des erreurs. Nous jouons globalement bien, mais nous perdons des points à cause de nous-mêmes. »
J’avais envie de manger le gazon »
« Cette saison, jouer en attaque au Standard n’est déjà pas simple, parce qu’on court beaucoup mais on touche peu de ballons. Mais quand, comme moi, tu joues davantage comme milieu offensif que comme attaquant, c’est encore pire. Après le match, j’étais très fâché, très déçu. Ce partage sonne comme une défaite. J’avais envie de manger le gazon. D’habitude, je parviens à contrôler mes émotions, mais là, j’ai craqué. On travaille tellement dur pour être bien en match… », regrettait le buteur en zone mixte.
Dennis Ayensa, dont l’option d’achat a récemment été levée, est probablement l’un des joueurs de cet effectif qui porte le plus l’ADN du Standard. Il ne faudrait donc pas que cette friction avec les supporters vienne détériorer le nouvel amour qu’éprouve l’ancien attaquant de l’Union pour le Matricule 16 et son public, car Ivan Leko aura encore bien besoin de lui et de sa mentalité jusqu’au-boutiste la saison prochaine.
♂️ | La frustration était à son comble après le coup de sifflet final. #STAWES pic.twitter.com/zFU97RReX3
— DAZN Belgique (@DAZN_BEFR) April 19, 2025