Chers supporters,
Hier soir, au terme d’une fin de match complètement folle, épique même à défaut d’être de haut vol, la Belgique a rejoint de façon tout à fait inespérée les ¼ de finale et gagné le droit d’aller défier le Brésil de Neymar vendredi soir.
Le jour même, soit quelques heures avant le match, je vous avais fait part de mes craintes quant à l’issue de la rencontre, appréhendant les Japonais à juste titre. Craintes qui se sont avérées finalement prémonitoires s’il en est, mais la faute à qui en réalité ?
Aux Japonais en premier, certes, qui, non seulement, avaient la vitesse, étant qui plus est toujours les premiers sur le ballon, avaient la technique et n’ayant rien à apprendre de nous, mais avaient aussi un plan préalablement établi, au contraire de nous qui ne savions trop comment évoluer face à leur mise en place pour contrer nos meilleures intentions, restées du reste à l’état d’intention, sans plus.
La faute aussi à la chaleur, peut-être, même si ce facteur valait pour les deux équipes, mais qui a certainement poussé les acteurs à ne pas se ruer dès le départ vers la cage adverse et se mettre dans le « rouge », mais plutôt à jouer la montre pour tenir les nonante minutes dans ces conditions pénibles.
La faute enfin à Mr Martinez himself, que d’aucun vante déjà les mérite pour avoir fait monter Chadli et surtout Fellaini à l’heure de jeu, apportant non seulement du sang neuf, de la fraîcheur, de l’expérience, de la taille, mais, surtout, de l’envie, facteur qui avait disparu depuis longtemps chez la plupart des acteurs jusque-là perdus sur le terrain !
Notre fin de rencontre m’a du reste fait penser furieusement à une certaine seconde mi-temps vécue voici peu de temps …. Du côté d’Ostende, à la veille des playoffs1, le sort du Standard s’inversant brutalement avec une issue aussi heureuse qu’inespérée. A la différence près tout de même, cette fois-là, que le Standard avait dominé son sujet déjà en première mi-temps, sans parvenir à concrétiser, le score au time ne reflétant que très peu le déroulement du match.
Mais d’où vient cette manie de féliciter systématiquement un coatch pour avoir osé corriger le tir, ses choix surtout, mauvais donc au départ ?
Ne devrait t’on pas, tout au contraire, condamner son manque de clairvoyance d’entrée de jeu, s’étant privé de Marouane dans l’axe, quand on connait son importance et son rayonnement, tant en récupération qu’en placement dans les deux rectangles, alors que s’obstiner à aligner Carrasco depuis trop longtemps déjà est une colossale erreur d’appréciation, ce joueur n’apportant rien, tant défensivement qu’offensivement. Il n’était donc pas bien difficile à Nacer Chadli de faire mieux, bon sang ….
Bref, comme tous avons pu le voir, notre première heure de jeu fut particulièrement affligeante, c’est un euphémisme !
Où étaient donc passés nos stars, nos joueurs qui font les beaux jours des meilleurs clubs Anglais, essentiellement ?
Tous n’étaient que l’ombre d’eux-mêmes, Courtois se mettant au diapason de ses partenaires et manquant de peu d’encaisser le but le plus ridicule de l’histoire ….. Un comble, quand on connait l’homme.
A l’image aussi de Romelu Lukaku, redevenu l’espace d’un soir le « gaffeur » cinq étoiles maison et ratant par deux fois l’immanquable, même si sa présence dans le rectangle était évidente et un des rares à échapper à la critique.
Dans ces conditions, il était bien difficile de retirer la moindre satisfaction d’une prestation totalement indigne de nos couleurs, et, plus d’une fois au cours de la soirée, je fus à deux doigts de retirer le drapeau qui pendait encore fièrement à mon balcon.
Même le premier but des Belges, chanceux au demeurant et très surprenant, demandez à Kawa, ne parvint pas à me tirer de ma sinistrose.
Mais, néanmoins, dès cet instant, comme chacun d’entre-nous, j’ai senti que les choses changeaient positivement enfin.
Et une fois l’égalisation obtenue, j’étais presque convaincu que plus rien ne pouvait nous arriver….
Vous connaissez tous la fin de ce triptyque haletant, se terminant sur la seule belle action du match, en notre faveur, avec cette remontée de terrain incroyable et nous évitant les prolongations, que je ne craignais pas outre mesure, convaincu cette fois que nous allions émerger, mais qui allaient laisser des traces indélébiles dans les organismes, surtout avec cette chaleur.
J’étais toutefois un peu triste pour les Japonais, qui auraient mérité bien mieux et n’avaient plus que les yeux pour pleurer une qualification qui leur tendait les bras, à 0-2.
Le sport est parfois très injuste, et nous sommes bien placés nous aussi pour le savoir….
En attendant, cette équipe-là dispose de quatre jours pour profiter, se remettre les idées en place, récupérer et, surtout, se préparer pour ce match que tous attendions impatiemment, face au Brésil, avec cette fois un vrai plan de bataille, sans errements dès le départ, tant dans le chef des joueurs que dans la tête de l’entraineur.
Autrement dit, fasse le ciel qu’il laisse Carrasco et Mertens sur le banc, voire même Kompany, qui ne fut guère convaincant lui non plus, pour mettre à leur place le grand Marouane, Nacer Chadli sur le flanc gauche, voire même Boyata dans l’axe, lui qui ne s’en était finalement pas plus mal sorti que le pensionnaire de Manchester jusqu’ici. Mais là, je doute …..
En agissant de la sorte, le coatch renforcerait notre entrejeu, bien mis à mal face au Japon, et meilleur garant du jeu, tant vers l’avant que vers l’arrière.
Le Brésil quant à lui partira cette fois avec l’étiquette de favori, et c’est tant mieux.
Jamais au grand jamais je n’ai vu les nôtres assumer réellement ce statut, avec bonheur.
Le rôle d’outsider nous convient décidément bien mieux qu’une encolure trop grande pour nous, petit pays que nous sommes et voulons le rester.
Et donc, au contraire de mes pressentiments qui se voulaient pessimistes et négatifs avant le match de ce lundi, je dirais que je m’attends à une toute autre rencontre face aux « auriverte », sorry pour l’ortho dont je doute, ceci ne voulant pas dire que nous émergerons au final, mais que notre prestation devrait être d’un bien meilleur acabit.
Après tout, la fierté de tenir tête à l’une des meilleures formations mondiales doit prévaloir sur toute autre considération, même si la qualification ne doit pas être négligée.
Et si les diables veulent puiser énergie, confiance et certitude quant à la possibilité d’un vrai exploit cette fois, qu’ils revisionnent le match de leurs prédécesseurs, lors de la coupe du monde au Japon, avec la bande à Wasseige et Marc Wilmots, qui avait fait trembler les futurs champions du monde ce soir-là. Et comme le Var est là, il ne devrait plus être question d’annulation d’un but tout à fait valable cette fois.
Allez les diables, courage, malgré votre prestation en demi-teinte, les supporters croient toujours en vous.
A une condition toutefois…. N’attendez pas d’être mené 2-0 pour vous mettre enfin à jouer.
Gérouche