Chers supporters,
Telle était et est toujours la question au terme de ce week-end de coupe du monde, qui a vu la Belgique s’imposer par 5 buts à 2 contre la Tunisie, qui avait pourtant laissé une bien belle impression face aux Anglais, en levé de rideaux dans cette poule.
Il est vrai que le football pratiqué par nos diables était par moment chatoyant, séduisant, efficace, et que le score, en fin de compte, ne reflète que très peu notre supériorité, nos diables pouvant marquer pratiquement deux fois plus, si on tient compte de la malchance de notre « Batman » lors de sa montée, qui, pour le même prix, aurait pu en coller 4 à la défense Tunisienne en bien peu de temps sur le terrain, alors que les Tunisiens obtenaient exactement l’inverse, soit deux fois plus de goal que mérité.
D’autant plus dommageable, au final, quand on connait depuis hier le résultat de l’Angleterre, qui parvint à en mettre 6 au Panama et nous passe devant, équipe Panaméenne qui m’était apparue contre nous bien plus solide en défense que ce qu’elle a montré hier. Il ne m’aurait du reste pas déplu que l’équipe à la Rose trébuche au moins l’espace d’une mi-temps contre ce Panama, la presse Anglaise ayant méchamment critiqué notre prestation qualifiée de « honteuse » , compte tenu de la faiblesse toute relative de notre adversaire.
Il n’en n’a hélas rien été, le score ayant été ouvert assez rapidement, leur ouvrant des espaces et proposant un tout autre match, au contraire de nous.
Bizarre parfois, le football ! Mais, en y réfléchissant bien, tant notre réussite que celle des Anglais dans le second acte peut s’expliquer tout simplement par le seul fait que ces mêmes adversaires, contrairement à leur match initial, ont dû prendre plus de risque, jouer plus haut et tenter de prendre le jeu à leur compte, vu l’impératif pour eux d’emporter cette seconde joute au risque d’être déjà « boutés » dehors de la compétition. Et ce contexte change tout, bien sûr, quand on sait qu’il est bien plus aisé de trouver des espaces quand les deux équipes veulent jouer la gagne et que l’une ne se contente pas de boucher derrière, ceci expliquant sans doute cela.
Quoiqu’il en soit, ne boudons pas notre plaisir. Non seulement nous sommes dores et déjà qualifié pour les1/8ème de finale, ce qui devrait nous permettre de laisser souffler quelques joueurs cadres de l’équipe, à commencer par le méconnaissable Kevin Debruyn, qui traine sans aucun doute le déficit d’une trop longue saison, à moins que ce dernier ne supporte pas la chaleur, tout simplement, voire aussi permettre de soigner quelques petits « bobos » pour certains, et ainsi récupérer tout leur « tonus » pour les échéances à venir.
Certains spécialistes spéculent dores et déjà sur l’opportunité de finir 1er ou second du groupe, en fonction de notre prochain adversaire. Mais, au vu des rencontres jouées dans le groupe H hier, j’ai bien l’impression qu’il n’y aura aucun adversaire facile à ce stade, tant les Japonais, les Sénégalais et les Colombiens me paraissent être des rivaux très sérieux, pouvant jouer d’égal à égal avec nous, sans le moindre complexe. Une chose me parait certaine ; aucune de ces trois équipes ne se cantonnera derrière, car toutes ont tendance à faire le jeu, ce qui est une bonne chose en soi.
Toutes trois dégagent aussi une bien belle explosivité, conjuguant vitesse d’exécution et efficacité. Notre défense réputée lente risque donc de souffrir, à n’en pas douter, quel que soit l’un de ces trois là.
Je serais donc enclin, comme beaucoup d’observateurs, à modifier notre système pour en revenir à un plus classique 4-5-1, plus prudent et occupant davantage nos flans, ou alors un 3-5-2 avec un entrejeu renforcé et avec deux véritables médians récupérateurs, Fellaini prenant place aux côtés de Witsel.
Nous positionner d’entrée de jeu trop haut sur le terrain pourrait nous jouer de bien mauvais tours, je le crains, face aux équipes que nous nous apprêtons à affronter.
Plus encore que la nécessité de l’emporter face aux Anglais, cette rencontre me parait être une bien belle et dernière opportunité de tester un autre système de jeu, moins perméable surtout derrière.
Mais plusieurs paramètres me paraissent néanmoins très intéressants et réconfortant, nous concernant, pour la suite de notre tournoi.
Le premier tient à cette solidarité toute nouvelle de tous les acteurs, facteur indispensable si l’on veut continuer plus loin l’aventure. Plus personne ne semble se cacher dans cette équipe, mais bien au contraire assumer et réparer les erreurs des autres.
Le second est que notre équipe ne peut que grandir, compte tenu des absences provisoires de Kompany, de Vermaelen, de la « petite » forme de Kevin, qui, je l’espère, avec un peu de repos, va bien vite retrouver ses sensations, son rayonnement habituel.
Dans le cas contraire, un petit séjour sur le banc ne lui ferait pas de tort, même si la chose me parait illusoire. Même « cuit », Kevin resta sur le terrain face à la Tunisie jusqu’au coup de sifflet final, et semble donc être intouchable.
Et puis il ne faudrait pas oublier qu’un duo Lukaku-Batshuayi pourrait faire un malheur devant, si d’aventure Mr Martinez se décidait à les associer dans le 3-5-2 aussi envisagé.
Le troisième relève plutôt de la forme très moyenne des autres ténors de la compétition, l’Argentine, le Brésil et même cette Allemagne qui ne semble pas être au mieux, c’est le moins que l’on puisse dire.
Mais il est vrai que ces nations ont souvent l’art de se faire oublier, de démarrer un tournoi en mode mineur, pour ensuite se faire mal et retrouver tout leur potentiel au meilleur moment.
Et là, ce constat joue en notre défaveur, notre équipe n’ayant encore jamais vraiment eu à se sortir les tripes durant les deux années écoulées, et que l’inquiétude demeure quant à notre réelle potentialité à réagir face à des événements contraires.
Seule la suite de notre tournoi répondra à cette question, en bien ou en mal.
J’ai encore pour ma part toujours en tête ce non match ou l’absence de réaction, de révolte, face à l’Argentine, en quart de finale du mondial Brésilien, dès l’instant où nous nous sommes retrouvés menés.
Toujours est t’il qu’il me parait bien difficile à ce stade de la compétition de désigner un favori.
Seul, parmi les outsiders, la Croatie semble faire figure d’épouvantail pour le moment, même si on ne les attendait pas spécialement à pareille fête, vu leur parcours difficile lors des qualifications.
Comme quoi la vérité d’un jour n’est pas toujours celle de demain, et que rien n’est jamais gagné ni perdu d’avance.
Alors, la Belgique championne du monde ?
Je dirais pourquoi pas, tout me parait possible dans ce tournoi, y compris un sacre pour l’URSS, qui ne cesse d’étonner elle aussi.
Les Russes me paraissent plus habitués en effet que tout autre formation aux températures extrêmes, aux variations plus encore, et ce facteur pourrait être déterminant au moment du décompte final.
En attendant, continuons à y croire. Pour nous, c’est peut-être maintenant ou jamais, comme le pensent beaucoup.
Alors, ALLEZ LES DIABLES, faites vivre un enfer à vos adversaires et porter nous, l’espace de quelques temps encore, au PARADIS.
Il n’y a en effet pour l’heure plus qu’une seule Nation, tous unis derrière notre équipe Nationale, quelle que soit notre religion, notre langue, notre région. Et rien que ça est bien beau à voir et mérite d’être vécu.
Gérouche