Chers supporters,
En voyant aujourd’hui l’article sur notre site concernant les propos racistes dont ont été victimes Polo et Christian à Courtrai, je ne peux m’empêcher de sourire, ou plus exactement de porter une réflexion sur ce phénomène de société, la nôtre, qui fait pourtant la part belle au côté multiculturelle, au mélange des races et des religions, le plus souvent en parfaite harmonie. Et c’est tant mieux s’il en est ainsi, même si je sais que bon nombre de personnes ne pensent pas comme moi.
Avant les deux guerres mondiales, les gens, les peuples, souvent éloignés, ne se connaissaient pas et affichaient par conséquent une attitude méfiante vis-à-vis de tous ceux qu’ils rencontraient et différaient d’eux, que ce soit par la couleur de leur peau, de leur endoctrinement ou tout simplement de leur comportement, un peu comme s’ils venaient de rencontrer un extra-terrestre, un envahisseur venu sur leur terrain leur prendre leur bien.
Aussi, c’est vrai, de nos jours et particulièrement dans la capitale, ces êtres venus d’ailleurs sont parfois un peu trop nombreux, transformant nos anciens quartiers en véritable « souques », mais on ne peut leur reprocher d’essayer ainsi de se rapprocher un peu de « chez eux » dont ils se sont éloignés, en préservant leurs coutumes, leurs traditions, quitte à nous en faire profiter nous aussi et nous transporter, l’espace de quelques instants ou de quelques mètres, à des lieues de chez nous.
Certes, il ne faut pas banaliser les propos véhiculés par les uns et les autres, même et surtout lors de ces rencontres de Jupiler League, mais il faut je pense aussi, les remettre dans leur contexte très particulier.
Avez-vous remarquer comment quelques-uns ont tendance à ressortir le pire qu’il y a en eux, lors de ces confrontations à enjeu ? Il n’est pas rare que des drôles de noms d’ « d’oiseaux » volent bas entre supporters, mais plus encore à l’encontre des joueurs sur le terrain.
Et pourtant, ces mêmes supporters sont prêts à s’enflammer et à applaudir les exploits de Polos, Christian et tant d’autres à la peau noire, du moment qu’ils représentent leur club, leur « blason ».
Alors, finalement, où est le vrai problème ? Comme l’a si bien fait ce supporter de Courtrai, il est venu s’excuser après coup auprès de l’intèressé, chapeau finalement.
Mais preuve s’il en est que les supporters n’accordent en réalité que peu d’importance aux innombrables collibets qui semblent dans un premier temps les amuser et les soulager de leur frustration initiale, quitte à faire mauvais genre.
Tout comme ces mots vulgaires, lancés à la tête des pauvres gardiens adverses et qui devraient en choquer plus d’un, là aussi …. « Enculés, fils de pute » ne devraient en effet jamais être prononcés, même dans un stade de foot.
J’en viens donc à penser que les propos racistes sont rarement l’apanage de personnes qui le sont réellement au quotidien, mais, à l’heure d’aujourd’hui, ils font presque partie du « folklore footballistique ».
Serrer la main d’un black, aller manger chez les « chinetocs » ou faire du sport en équipe avec un Viet, un hispanique, n’a plus rien d’étrange aujourd’hui, sauf pour quelques esprits chagrins, pour ne pas dire mesquins ……
En mélangeant les races, on réduit aussi peu à peu nos différences, ça aussi il faut le savoir.
Demandez ce qu’ils en pensent à ceux qui, un soir de réveillon de Noel voici plus d’un siècle, se sont mis à fraterniser et à jouer aux ballons entre les tranchées, avant de, quelques heures plus tard, continuer à s’entretuer.
IL y a peu d’années encore, Michel Lebb osait encore prendre un malin plaisir à caricaturer nos frères noirs, nos lointains voisins Asiatiques, sans la moindre malice, juste pour le plaisir de faire rire sur scène ou au petit écran.
De nos jours, ce genre d’art comique n’est plus trop apprécié, certains jugeant que plaisanter de la sorte c’est porter atteinte à l’intégrité morale des personnes visées et ironisées.
Je crois personnellement et tout au contraire qu’il ne s’agissait en aucune façon de ridiculiser les autres, mais de les caricaturer, tout simplement.
Faut t’il par conséquent dramatiser la situation actuelle, dans les stades ?
Ne vaudrait t’il pas mieux en rire aussi, finalement, comme le grand Michel, et non prendre tout ça au pied de la lettre, comme on dit ?
Chacun d’entre nous, où qu’il fut, dans une cours d’école ou dans la rue, ou même à n’importe quelle époque, a certainement un jour été pris pour cible. Tantôt trop gros, tantôt trop grand, personne n’échappe aux moqueries…. C’est …. La vie.
Et je ne pense pas qu’on soit jamais allé jusqu’à intenter des procès à tous ceux qui se sont permis ce genre de mauvaise plaisanterie.
Alors, messieurs les footballers, mettez des boules quies si nécessaires, car, à vous seuls, vous ne referez pas le monde.
Gérouche
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