Nous avons rencontré Corentin Fiore, l’un de nos nombreux jeunes talents passés par Sclessin. C’est avec disponibilités qu’il a accepté de répondre à nos nombreuses questions et de revenir plus particulièrement sur ses nombreuses saisons en rouge et blanc. S-R : Coco, peux-tu nous expliquer comment tu passes tes journées afin de garder la forme pendant cette crise sanitaire ? Je regarde des films, des séries. Mais je consacre également beaucoup de temps à la Playstation (rires). Sinon, on est suivis par le préparateur physique du club car on ne sait toujours pas si le championnat va se poursuivre ou s’arrêter définitivement. Je m’entraîne donc chaque jour même si ici nous ne pouvons pas dépasser un rayon de 200 mètres du domicile. S-R : Depuis mi-janvier tu évolues au Teramo en série C italienne. Comment ça se passe personnellement et collectivement ?
Même si j’ai mis un peu de temps à m’adapter, ça se passe plutôt bien. J’étais prêt pour les derniers matchs et surtout les Play-off. Collectivement, nous avons une belle équipe et de bonnes personnes. Je suis arrivé dans un club qui venait de changer de président et le changement n’est jamais facile dans le football. Le projet du club se met donc en place petit à petit.
S-R : La série C qui est la troisième division italienne, on peut dire que c’est une bonne Proximus league ici en Belgique ?
Contrairement à ce que certains pensent, la troisième division italienne à un très bon niveau comparable à la Proximus League. Notre championnat est très tactique et vous ne verrez que très rarement un match se terminer sur un 5-0 ou un 4-2. Beaucoup de rencontres serrées avec des 1-0 ou des matchs nuls.
S-R : Tu quittes le Standard pour l’Italie, tu reviens en Belgique et plus particulièrement au CS Bruges, puis tu retournes en Italie où tu es actuellement. On peut clairement dire que le CS Bruges est une erreur de parcours ?
Je ne dirais pas une erreur de parcours ! Tout se passait très bien au Cercle de Bruges. J’avais joué 5-6 rencontres comme titulaires contre des grosses équipes et j’ai pu constater que, bien venant de D3 italienne, j’avais bel et bien gardé mon niveau. Malheureusement est arrivé le nouveau coach Bernard Storck… J’avais au départ entendu des commentaires positifs à son égard, mais c’était totalement se tromper… A peine arrivé, il m’a mis de côté disant que mon style de jeu ne lui plaisait pas, et ce d’un air très arrogant. Ce qu’il a également fait avec d’autres joueurs… J’ai donc préféré partir que de rester dans ce climat d’irrespect.
S-R : On pourrait encore te voir évoluer en Belgique ou tu donnes la priorité au football italien ?
Bien sûr que oui car la Belgique reste mon pays ! Mais je dois bien avouer que mon rêve est d’évoluer le plus haut possible dans le Calcio en tant que qu’italien d’origine.
S-R : Ton départ du Standard, il a été un peu prématuré non ?
Malheureusement oui… Mais le football est comme ça ! J’aurais pu passer toute ma carrière au Standard.
S-R : Avec du recul, aucun regret ?
Des regrets non parce qu’après avoir fait un bon championnat, j’attendais de pouvoir rencontrer la direction pour la prolongation de mon contrat. Alors qu’il me restait six mois à faire à Sclessin, ils ne m’ont jamais contacté pour se rencontrer… Encore manque de chance, j’ai commencé à démontrer mes qualités quand le Standard était en reconstruction et je pense donc avoir été un peu délaissé.
S-R : Toi qui a connu beaucoup de choses en bord de Meuse, si tu devais nous raconter ton plus beau moment, personnel ou collectif, ce serait lequel ?
… Y’a tellement … Mais je pense que celui que je retiendrais c’est mon premier match en équipe première. La fierté dans les yeux de ma famille a été une émotion incroyable. Pour le collectif, je suis arrivé en équipe première en étant le plus jeune. Mais après quelques semaines, j’avais l’honneur de m’asseoir à table avec Laurent Ciman, Anthony Moris, et Réginal Goreux. Et très vite, ce groupe est devenu comme une famille. L’un des meilleurs groupes que j’aie jamais eu.
S-R : Et si tu devais sortir un joueur du lot, lequel ce serait ?
Olala (rires). Je ne pourrais pas citer tout le monde tellement il y en a. Dans un premier temps je vais dire Laurent Ciman. Il a été un mentor pour moi, un exemple. Venant de la même région et jouant au même poste, ça coulait de source. Je suis très reconnaissant et je n’oublierai jamais mon premier match joué à ses côtés. Et comment ne pas citer Réginal Goreux… Souvent critiqué mais jamais égalé ! Dans le vestiaire, le Standard, c’est lui ! Quand il parle, tout le monde l’écoute. J’ai énormément de respect envers lui. Par la suite, nous sommes devenus très proches et on s’écrit encore aujourd’hui par message.
S-R : Et un coach ?
Il n’y en a pas qu’un non plus… J. Monsieur Rednic pour m’avoir appelé en équipe première. Yannick Ferrera pour m’avoir lancé, et comment oublier les coachs de ma jeunesse. Un à qui je dois beaucoup c’est Patrick Kets. Il m’a beaucoup aidé dans un moment clé de ma carrière.
S-R : Comment résumerais-tu la saison du Standard ?
En dents de scie. Mais je pense bien qu’ils auraient été plus que prêts pour les Play-off.
S-R : Que pouvons-nous te souhaiter pour la suite de ta carrière ?
Peut-être un peu de chance… J’ai toujours fait mon travail à 200 %, mais malheureusement je suis toujours arrivé dans des moments difficiles ou de reconstructions.
S-R : Pour terminer, aurais-tu une anecdote à raconter à nos lecteurs ?
Je dirais lors d’un certain Celta Vigo – Standard en Europa League… Sachant que je ne démarrais pas la rencontre, j’avais pris une belle et grosse collation d’avant match (rires). Mais à une heure du coup d’envoi, on apprend la suspension d’Andrade et que je dois donc jouer… J’ai donc dû demander un médicament pour le ventre au docteur parce qu’après 10 minutes d’échauffement j’allais vomir (rires).
Merci à toi, Coco.
Une interview réalisée par Denis Boussifet