Arrivé pour apporter de l’expérience et de la sérénité au Standard, Gavin Bazunu n’a pas vraiment réussi ses débuts. Son cas rappelle celui de Kasper Schmeichel à Anderlecht, avec, tout de même, quelques différences.
Cette saison, on a déjà beaucoup parlé des rotations dans le compartiment défensif du Standard. Le trio, aligné en défense centrale, a été changé à un nombre incalculable de reprises pour contourner les blessures et autres absences, bien qu’il se soit stabilisé depuis le début de l’année civile avec Henry Lawrence, Ibe Hautekiet et Daan Dierckx.
Dans les cages, aussi, les changements ont été nombreux. Après Epolo, Bodart et Henkinet, Gavin Bazunu a été le quatrième gardien aligné par Ivan Leko cette saison, sur la pelouse de Westerlo. Mais le portier international irlandais, prêté par Southampton et évalué à 14 millions d’euros, n’a pas réussi ses débuts.
En manque de rythme et d’automatismes
Peu précis dans ses relances, il ne s’est pas non plus montré très rassurant dans ses sorties (on pense notamment à cette action où il se gêne avec Léandre Kuavita et où il est sauvé sur la ligne par Lawrence, quelques instants avant sa faute de main permettant à Frigan de faire 2-1). Et en tout début de seconde période, il est, certes, surpris, mais aussi peu réactif pour reprendre la déviation de la cuisse de Haspolat, faisant 3-1. Un manque criant d’automatismes et de rythme.
« C’est facile de désigner quelqu’un en particulier, mais je peux dire que c’est un très bon gars et un très bon gardien. On sait que dans sa position, il faut aussi une part de chance. Matthieu en a eu au début, avant de connaître le drama, puis à nouveau une période positive. Ce sont des choses qui font partie du match et du football », commentait Ivan Leko à ce sujet, dimanche.
Ce n’est pas illogique, puisque Gavin Bazunu n’était arrivé dans le noyau qu’une semaine auparavant et qu’il n’avait disputé que trois matchs avec la réserve de Southampton depuis le début de la saison, la faute à une lourde blessure l’ayant écarté des terrains entre avril et janvier.
Toutefois, Ivan Leko a tout de même voulu aligner le gardien irlandais à l’aube du programme dantesque qui attend les Rouches, car il est censé apporter plus de calme et de sérénité dans les cages que Matthieu Epolo, qui a alterné les prestations en dents de scie.
En toute honnêteté, il était assez évident qu’Ivan Leko parierait sur Gavin Bazunu à Westerlo. L’Irlandais n’est pas arrivé pour rester sur le banc et se sentait déjà prêt, tandis que Matthieu Epolo est encore convalescent, et donc pas à 100%. Mais, pas encore habitué à son nouvel environnement, il a manqué ses débuts… comme un certain Kasper Schmeichel à Anderlecht. Deux cas qui ont des liens communs.
Un cas qui rappelle celui de Kasper Schmeichel
Le gardien danois était, lui, arrivé pendant l’été, mais aussi en toute fin de mercato, alors qu’un gardien titulaire semblait en place : Maxime Dupé. Lui aussi avec cette tâche d’apporter davantage d’expérience et de sérénité dans les cages. Anderlecht avec Schmeichel, comme le Standard avec Bazunu, voulaient une valeur sûre, ce que ne représentaient pas totalement Maxime Dupé et Matthieu Epolo.
Mais, débarqué de Nice, l’ancien gardien de Leicester manquait aussi cruellement de rythme et d’automatismes à son arrivée, à tel point qu’il avait complètement manqué ses débuts. On se rappelle notamment du discours de Carl Hoefkens à la mi-temps d’un Clasico. « Ce gardien ne sait pas plonger jusqu’à son poteau. » Schmeichel avait probablement vu cet extrait car son niveau avait considérablement augmenté après ce match, mais Hoefkens, à ce moment précis, n’avait pas entièrement tort.
La différence entre les deux hommes est leur âge, malgré une raison commune à leur arrivée : l’apport d’expérience. Kasper Schmeichel allait avoir 37 ans lorsqu’il a foulé les pelouses de Pro League pour la première fois, tandis que Bazunu n’en a que 22. Pour véritablement encadrer et conseiller les jeunes, son profil ne semble donc pas le plus idéal.
Cependant, Gavin Bazunu est incontestablement un gardien d’une certaine qualité, qui ne vaut pas 14 millions d’euros pour rien. Néanmoins, le Standard pourrait devoir se montrer patient avant de le retrouver à son meilleur niveau, comme le RSCA avait dû le faire avec Schmeichel la saison dernière. Mais, du temps, les Rouches n’en ont pas vraiment, avec ces cinq derniers matchs aux allures de Champions Play-Offs. Bazunu devra donc, rapidement, se remettre dans le rythme.