Quelle image, et quelle émotion pour Jean Lazare Amani, buteur salvateur sur la dernière action pour le Standard au Cercle. Le milieu de terrain ivoirien a détaillé son premier but avec les Rouches et a évoqué sa traversée du désert à l’Union.
C’est un petit miracle pour le Standard. Menés peu après l’heure de jeu sur la pelouse du Cercle de Bruges, les Rouches ont égalisé sur la dernière action de la partie, grâce à une frappe de Jean Lazare Amani.
« Il y a beaucoup de joie, car j’attendais ce moment depuis longtemps. Sur le banc, je me suis souvenu de mes débuts à l’Union et de mon but contre Anderlecht (ndlr : le 25 juillet 2021, le premier match de l’Union après sa remontée en D1A). J’ai essayé de retenir et reproduire ce moment quand je suis monté sur le terrain, c’est arrivé et j’en suis très heureux », nous déclarait, avec un immense sourire, le médian ivoirien en zone mixte, avant de détailler son but.
« J’entends une voix qui m’appelle, je pense que c’est Dennis Ayensa. Mais c’est le dernier ballon et je n’ai plus 18 ou 19 ans, donc je prends mes responsabilités. Je n’ai pas compris ce qu’il m’a dit, mais j’ai entendu sa voix. Peut-être qu’il me disait de ne pas tirer, je ne sais pas, mais j’ai fermé mes oreilles et je l’ai fait. »
Un but qui vaut très cher pour Jean Lazare Amani et le Standard
Avant sa montée d’une minute face à Dender, le joueur de 26 ans n’avait plus joué depuis fin novembre et une titularisation à Louvain, où il n’était pas remonté pour la seconde période. Son match précédent ? 66 minutes contre Genk, début novembre. Auteur de sept passes décisives, mais d’aucun but la saison dernière, sa dernière réalisation remontait au 6 mai 2023, face au Club de Bruges en Champions Play-Offs.
« Je voulais marquer et célébrer ce but devant le public. Quand j’ai vu les supporters et Sclessin, j’ai toujours pensé que je voulais le faire à domicile, mais j’espère que ça sera pour plus tard. Après les moments difficiles que j’ai traversés, Dennis m’a dit que je méritais ce but car j’avais quitté l’Union pour retrouver du temps de jeu. C’est là que je me suis rappelé par où j’étais passé. Sur le terrain, non, je pensais juste à revenir à 1-1. »
Ému aux larmes devant le kop, mais silencieux à son retour dans le vestiaire
Félicité et taquiné par ses coéquipiers durant son interview, Jean Lazare Amani a énormément intériorisé ses émotions. Si Ibe Hautekiet nous a bien confié qu’il avait eu les larmes aux yeux lors de sa célébration devant les supporters, l’Ivoirien est rentré dans le vestiaire silencieusement, malgré les remarques amicales de ses nouveaux partenaires. Il est un personnage timide, réservé, mais d’une incroyable simplicité.
« Mes coéquipiers essayent de me taquiner, de me faire sortir de ma coquille. Mais c’est un but, ça reste 1-1. Je suis content, mais il faut rester humble et les pieds sur terre, car un prochain match arrive bientôt. Ma célébration ? C’est plutôt en rapport à Stephen Curry, parce qu’on pensait qu’on allait perdre et on a éteint tout le monde. Mais il ne faut voir aucune provocation dans ce geste, c’est juste une célébration. »