La réforme du championnat a finalement bien été votée. Tout le monde a dû mettre de l’eau dans son vin, jusqu’à voir émerger quelques tractations inattendues.
Le marchandage des derniers jours est sans précédent dans le football belge. Et cela en dit long, car les derniers votes quant au format de la compétition avaient déjà été le théâtre d’un lobbying assez intense pour défendre les intérêts des uns et des autres. Finalement, Genk a fait pencher la balance.
Pour rappel : les cinq plus grands clubs du pays – Club de Bruges, Anderlecht, Antwerp, La Gantoise et Genk – disposent chacun de trois voix. Les autres clubs de D1A ont deux voix et les clubs de D1B en ont une. Sur un total de 49 voix, il fallait en obtenir 33 pour valider la majorité des deux tiers requise.
Les bons comptes font les bons amis
La réforme a été validée grâce à 34 voix. Le vote de Genk (trois voix) a finalement fait pencher la balance. Le Racing n’était pas favorable à la suppression des play-offs, mais s’est fait une raison, bien aidée par la concession faite en son sens pour le sort des équipes U23 de D1B.
Les Espoirs de Genk sont actuellement derniers de Challenger Pro League, le club tenait à tout prix à les conserver dans la série. C’est que l’académie est l’un des arguments de vente majeurs du club à l’heure d’attirer de nouveaux jeunes talents. Si la direction avait dû convaincre les nouvelles pépites belges ou demander aux jeunes étrangers prometteurs de s’acclimater dans une équipe boutée hors du football professionnel, l’attrait n’aurait pas été le même.
Pour convaincre le reste des voix nécessaires – à savoir l’Union, le Standard et La Gantoise – la réforme a été reportée d’un an. Les trois clubs estimaient qu’ils auraient été lésés par la suppression des Playdowns dès cette saison si la D1A à 18 voyait le jour pour le prochain exercice.
L’inéquité sportive était mise en cause : le Standard parlait ainsi de fin de saison tronquée, ayant par exemple en tête le dernier match que La Gantoise aurait à jouer face à une équipe de Courtrai qui aurait sans doute été complètement démobilisée.
Les clubs de plus petite envergure déjà (quasiment) certains de leur maintien cette saison ont également été convaincus de rejoindre la majorité. Les clubs menacés de relégation n’étaient évidemment pas heureux que les Playdowns soient maintenus cette saison, mais ils peuvent compter sur une plus grande compensation en cas de relégation et sur la perspective de revenir plus rapidement dans la future D1A à 18.
Mais l’argument le plus fort était…qu’il n’y avait tout simplement pas d’autre option. C’était le seul format susceptible d’être approuvé. Tout le reste avait été rejeté par une majorité, y compris l’actuel format. Et la menace de Club de Bruges et Anderlecht de vendre eux-mêmes leurs droits télévisés s’il n’y avait pas moins de matchs a rendu nerveux de nombreux clubs.
Pour DAZN, un contrat télévisuel sans les Blauw en Zwart aurait été à revoir à la baisse comparé aux 84 millions par an actuels. Les autres clubs étaient bien conscients qu’ils le ressentiraient aussi. En fait, personne n’est entièrement satisfait de la tournure des événements, mais la majorité peut s’y retrouver, en préservant ses intérêts prioritaires.
Ce sont finallement des fameux magouilleurs à Tubize !