La Pro League entre dans la dernière ligne droite de son mercato. Quelles premières tendances retirer du marché estival ?
Cet été, Anderlecht et le Standard ont marqué par la tendance récurrente à attirer des joueurs gratuits, qu’ils soient sans contrat ou en prêt. A Anderlecht, cela a débouché sur les arrivées de Zanka (Brentford), Thomas Foket (Reims) et Ludwig Augustinsson (FC Séville) qui ont tous trouvé un arrangement pour mettre un terme à leur contrat. Seul le transfert de Jan-Carlo Simic a nécessité une indemnité de trois millions.
Au Standard, cela a débouché sur la venue de 5 joueurs en prêt et trois joueurs libres. On notera que le prêt de Mohamed Badamosi est payant et assorti, comme plusieurs autres, d’une option d’achat. Mais il ne s’agit pour l’heure que de joueurs appartenant encore à un autre club. Il n’y a que l’arrivée de David Bates pour laquelle la direction a consenti de débourser 500 000 euros.
Cela traduit-il les grandes difficultés financières de nos clubs ? Cela en sans aucun doute un sérieux indice. Mais attention tout de même à ne pas généraliser. Jusqu’à l’écriture de ces lignes, 60 arrivées sur les 107 enregistrées étaient des transferts payants, soit plus de la moitié. Il y a dix ans, c’était 60 sur 147, les transferts gratuits prenaient donc plus de place encore à l’époque.
Ce qui est frappant, c’est de voir des clubs de l’envergure d’Anderlecht et du Standard devoir y avoir recours, là où ces bonnes affaires étaient avant tout ciblées par les clubs les plus modestes il y a dix ans. Lors de l’été 2014, 3 des 5 transferts anderlechtois ont nécessité une indemnité, dont 6 millions pour le seul Steven Defour. Au Standard, seuls 5 des 13 transferts enregistrés étaient gratuits.
Il seraient évidemment trompeur de comparer la situation des deux clubs à l’heure actuelle. Là où les Rouches font face à une période d’incertitude en attendant l’arrivée d’un repreneur et payent la mauvaise gestion de 777 Partners, Anderlecht se montre ambitieux, mais pas à n’importe quel prix.
Le Sporting est en mesure de déposer de l’argent sur la table pour un joueur mais doit se montrer prudent et se heurte à la réalité du marché : le prix des joueurs n’est plus le même qu’il y a dix ans, surtout pour des cadres capables d’apporter une réelle plus-value. Inflation oblige, le prix moyen d’un renfort de Pro League est passé de 133 000 euros par tête de pipe (chiffre qui prend en compte les joueurs gratuits) à 500 000 aujourd’hui.
Le mercato mené par Jesper Fredberg est donc avant tout guidé par la patience. Seul un joueur qui coche toutes les cases justifiera que le club mette le prix. Surtout lorsque des valeurs sûres de la trempe d’Augustinsson ou Zanka peuvent être recrutés gratuitement.
Une politique déjà observable l’été dernier avec l’arrivée de noms bien connus du football européen à la recherche d’un nouveau challenge arrivés sans frais de transfert comme Kasper Schemeichel, Thomas Delaney ou Ludwig Augustinsson. Si ce n’est que les Mauves avaient également dépensé 22 millions pour Thorgan Hazard, Kasper Dolberg, Luis Vazquez, Louis Patris, Mats Rits et Alexis Flips. Mais le club avait vendu pour 32 millions (dont 20 grâce au transfert de Bart Verbruggen) et restait sur un quart de finale en Conférence League.
Mais l’absence de Coupe d’Europe coûte cher, cela se remarque notamment aux mercatos des clubs ayant goûté au football continental ces dernières saisons : A Genk, 5 des 6 recrues ont poussé la direction à investir. Et encore, le seul transfert considéré comme gratuit est l’arrivée de Mike Penders en prêt, consécutive à son départ pour Chelsea.
A La Gantoise, aucune des six recrues n’était gratuite. A l’Union, 4 des 6 renforts ont nécessité une indemnité de transfert, les deux joueurs gratuits étant des jeunes de Genk que Sébastien Pocognoli a connu dans le Limbourg.
D’où la nécessité pour Anderlecht, et pour le Standard sans doute à plus long terme, de se qualifier avec régularité pour une Coupe d’Europe. L’augmentation des primes versées par l’UEFA tend à accroître le fossé dans les différents championnats. C’est ainsi que dans la foulée de son titre, le Club de Bruges a pu s’offrir un lifting de son noyau à 28 millions sans sourciller. Et ce n’est pas le pactole que les Blauw en Zwart vont toucher en Ligue des Champions cette saison qui va inverser la tendance.
Plus que jamais, nos clubs ne doivent pas manquer le train et bien cibler leurs joueurs. Le revers de la médialle étant que les meilleurs pioches restent rarement plus qu’une saison. Car derrière des exemples comme Ludwig Augustinsson ou Steven Alzate qui, à force de longues négociations, finissent par revenir dans les dernières semaines de l’été, la volonté de prolonger la collaboration reste souvent vaine, comme pour les cas Kasper Schmeichel, Thomas Delaney, Wilfied Kanga ou Kelvin Yeboah. La reconquête des sommets est à ce prix.
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s'il n'y a que deux clubs en Belgique, oui...mais je ne pense pas que cela soit le cas.